Tuesday, December 30, 2014

Man Ray


Juliette in stocking mask, 1945
Man Ray


Monday, December 22, 2014

Spéciale dédicace à minuit




La nuit de la nouvelle lune :
une bougie noire sur la rouge pour effacer le mauvaise passage...

Thursday, December 18, 2014

Le bandana noir


Le bandana noir que j'avais mis pendant la nuit était encore noué autour de mon cou. J'étais nue à part cet accessoire qui me protège du froid; cet accessoire anodin qui t'intéressera plus tard, je le savais.

À quel moment m'as-tu attrapé, me poussant sur mon lit ?

///

Plus que c'est trash, plus que tu m'aimes, et plus que tu me possèdes dans ce corps-à-corps, cette face à face féroce et sans hésitation.

Ton dard me perce de toute sa longueur lorsque tu me soulèves d'une main qui m'étrangle en serrant ce foulard noir, le tournant de plus en plus.
J'entends des bruits secs d'une respiration coupée qui sortent de ma gorge, qui deviennent haletants lorsque tu lâches la pression.

J'imagine mon visage violacé et déformé; je vois le sang courser dans tes veines — ton regard est sanguinaire.

Ta férocité bestiale !! 

Agripper mes seins comme une rapace, arracher mon cœur en me défonçant avec ta queue sans relâche, en m'étranglant à répétion comme ta poupée de chiffon.
Je me livre à toi, sans résister. Enivrée par l'intensité de chaque instant, prise par mes palpitations, et entourée par le son indescriptible de nos respirations si sauvages et animales, je vis cet acte entièrement comme si c'était ce donc j'en ai toujours rêvé.

Les yeux dans les yeux, nous flirtons ainsi avec la mort, à limite d'un crime passionnel, d'un viol meurtrier.

Ta violence. Ma violence.

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"C'est ce que nous avons vécus et construit avant qui ont permis d'arriver à cela — sinon, je ne l'aurai jamais fait.”



///  postscript 9/1/15 02:03

The way you slide into me is so fluid, you know your way into my pussy without even looking, forgetting even to take some protection.

Your dick was fresh out of my cunt, glistening with my wetness. I half-expected you to come on my breasts while you strangled me in this dance of death.

Would this be the last time, a torrid adieu ?
 
///
Avec ce bandana noir, nous avons comblé et tué notre relation ensemble.
La fin que tu souhaitais est là.

—with Lorex—

Le bandana noir


Tu ne me permets pas de publier
mon récit ici, mais un jour il y sera. 

Tu as volé mon âme, tu as possédé
mon corps au plus haut degré, 
plus que personne d'autre. 

Avec le bandana noir, nous avons
comblé et tué notre relation ensemble.
La fin que tu souhaitais est là.

Ta violence. Ma violence. 

—with Lorex—



Wednesday, December 17, 2014

Te sucer m'a bercé

Te sucer m'a bercé.
Ton gland remplit ma bouche, ma langue tourne sur le contour, je l'apprécie, je le tête.
Je hume ton musc, ton odeur à toi qui pénètre mes narines. Ma tête repose sur ton ventre — j'entends des sons liquides de ta digestion.

Je m'endors presque, ta queue dans ma bouche, bercée en te suçant.

À la fenêtre



Je rampe vers la fenêtre, les seins et aisselles lourdement ornées des pinces à linge.

"Plus proche", tu me demandes, "encore..."
Même si les lumières sont éteintes, tu as senti ma réticence d'être vu par des voisins d'en face. À quatre pattes, j'avance sur mon tapis marocain au plus près que possible de la fenêtre.

Tu aimes voir mon cul si blanc cambré vers toi, mise en valeur par ces lumières urbaines dans la pénombre. Je le sais, et je t'attends.

Tu viens t'accroupir derrière moi, et des deux mains tu me fesses. La résonance des claquements vifs et saccadés brise le silence, et mes hanches radient la chaleur. D'une main, tu me lèves la tête par mes cheveux, me pénétrant en même temps d'un coup de reins fort, comme si le temps se télescopait.

"Décris-moi ce que tu vois", tu m'ordonnes, m'obligeant à mater les voisins d'en face qui rangent la table après un repas.
Tu adores entendre mon accent, mon français qui se dégrade petit à petit. Rien d'exceptionnel à raconter : elle range une bouteille, le fils met son manteau... parfois la pièce est vide.

"Raconte ce que tu vois !" tu insistes. Je décris la grille en fer, la vue. Je balbutie, entrecoupé de mes gémissements quand le plaisir monte -et si ma tête tombe, tu tires encore sur mes cheveux pour la soulever, avec une claque aux fesses.

Sommes-nous visibles de l'autre côté ? Nos mouvements rapides de baise sont-ils perceptibles ?

Tu es chez moi, nous sommes nus devant la fenêtre, suspendus dans le ciel, exhibés et voyeurs ensemble dans ces pénombres de ville.  Tu
 es venu me voir, car notre histoire n'est pas terminée.
Et moi, je ne sais que d'être ta soumise.


 —with Lorex—

The dream of the fisherman's wife


Hokusai



Dans la pénombre d'Hokusai


Nous tournons dans cette pénombre, nous nous penchons sur les displays, légèrement appuyés sur les vitrines pour contempler tant bien que mal les dessins dans les mangas d’Hokusai.
Ces images sont complexes, et qui méritent plus du temps pour les comprendre, quitte à connaître aussi les légendes japonaises qui sont illustrés. Nous sommes habitués à la rapidité de notre siècle, où une image ou une photo doit être comprise dans les cinq secondes. À ce moment, nous sommes devant une richesse de détails, dans un contexte qui reste étranger malgré certaines bases et références.
C'est assidu !

Je te sens tourner autour de moi dans ces pénombres. Tu t'éloignes dans la foule pour ensuite te rapprocher. Sans te voir, je reconnais tes grognements qui ponctuent parfois cette obscurité.
Nous sommes en phase de rapprochement, ce qui reste encore incertain pour moi...

Tu me réserve des surprises coquins et insolites quand tes doigts se glissent de toute vitesse entre mes fesses. Ces doigts qui me connaissent tellement bien qu'ils trouvent ma fente sans la chercher, qui électrolyse mon clito.
Avec cet encouragement de ton envie, je réponds plus tard en appuyant mon sexe déjà humide contre ta main posée sur la vitrine.

Enfin, je suis devant La Vague de Hokusai, le chef-d'œuvre de l'expo. Je suis ravie de le voir en vrai, j'absorbe sa délicatesse sur ce papier du riz, sa finesse, quand tu me pinces sous le bras dans la partie sensible et tendre qui fait très mal et qui laisse des bleus.
Je me retourne brusquement pour te pincer à mon tour, mais tu m'attrapes et tu me pinces encore deux ou trois fois.
Comportement bizarre qui dénote dans ce foule remplie d'une groupe d'hommes d'affaires chics en costume !

Puis, lorsque nous descendons l'escalier, tu m'attrapes par la nuque. Sans me retourner, je te donne un regarde oblique. Je souris intérieurement, tu marques tes intentions, tu me connais. Tu reprends possession de moi par ce geste dominateur qui m'est si familier.


 —with Lorex—

Jindrich Styrsky



à Sade. Attaquer le soleil.



Monday, December 01, 2014

L'existence d'une soumise


Power play, power exchange, infinity.

Dans cette échange de pouvoir D/s existe le signe de l'infinité, ce grand huit qui énérgise le lien entre les deux partenaires, qui ont besoin l'un à l'autre pour que cette échange puisse pulser.

Quand cette relation s'arrête, ou se met en pause, je me sens perdue, comme si je n'existais pas/plus, comme si j'étais dépossédée.

J'ai l'impression qu'un Dominateur ou une Domina ont des acquis : ce qu'ils aiment faire, leur talent, leur maîtrise. Ils savent fouetter ou attacher. Ils sont des acteurs, des conducteurs, qui mènent le jeu... Ils ont leur panoplie d'instruments, leur tenus...

Quelle existence pour une soumise sans Maître ? Je me pose cette question souvent, car j'ai l'impression de ne plus exister dans ces moments là. Une soumise se donne, s'offre. Nous existons en relation et par nos réactions, nos émotions, même par nos provocations — j'entends souvent que c'est la soumise qui mène le jeu...

Certaines sont prises en photo, des rope bunnies ou des fetish models. C'est une question de visibilité.

Moi, j'ai des mots, mes récits, que je lance dans le vide de cyberspace. Je n'arrive pas à décrire toutes les séances - certaines resteront que des notes.
Pour moi, c'est une forme de partage intime avec mon partenaire, qui marque et mémorise ces moments comme dans un journal. Tant que le récit n'est pas posté dans mon blog, je ne me sens pas complète. J'ai besoin de l'extérioriser, de le "voir", et de le revivre ainsi.

Au bout d'un moment, avec Lorex, nous avons décidé de préserver l'intimité de nos récits dans un blog confidentiel, pour des raisons personnelles.
Une soumise peut être copié aussi...

J'ai décidé de les basculer dans princesse.x, pour la plupart, car j'avais besoin de sortir de ce huis clos. Je n'ai plus rien à cacher, et j'ai besoin de montrer mon existence, de dépasser ma nature secrète, de prendre plus en charge mes désirs et ne plus attendre l'autre pour avancer.



photo © DR