Thursday, August 19, 2010

Nuit intime

Words escape me when I think of that night when Miss Charlotte came to my flat before I left on vacation.
To listen to Ludovico Einaudi as she whipped me, clamps with weights on my tits hanging heavy, the light sound of the whip on the glass when it missed its mark, the pleasure of this voyage as always so delicious.
To offer myself to her impulses : the flame of the candle, the flow of the wax, the scratch of the neuro wheel.
To have her stay in the guest room, to share breakfast...
Hard to describe these feelings, just to keep them inside for now, in anticipation of what she next wants to do — which impulses & pleasures she will use to express her sadism.

****

Les mots m'échappent quand je pense à cette nuit quand Miss Charlotte est venue à mon appartement avant mon départ en vacances.
Écouter Ludovico Einaudi tandis qu'elle m'a fouetté, les pinces avec des poids lourds sur mes tétons, le bruit léger du fouet sur le verre quand il a raté son cible, le plaisir de ce voyage, comme toujours si délicieux.
M'offrir à ses pulsions :  la flamme de la bougie, l'écoulement de la cire, la griffe du rouleau à piques.
Qu'elle reste chez moi dans la chambre d'ami, partager le petit déjeuner ... Difficile à décrire ces sentiments, je les garde à l'intérieur pour l'instant, en anticipation de ce qu'elle veut faire ensuite — quelles pulsions & plaisirs va-t-elle utiliser pour exprimer son sadisme.


Sunday, August 15, 2010

The day my mother fell off of her pedestal

I have always loved to read — books have always been part of my life.

As a young child, I devoured them. At seven years old, I grasped for the bigger books, with grand paginations : the Wizard of Oz, bound in vintage style, with illustrations... I read it through, even if I didn't quite understand everything but the desire & the discovery were there.
Later I devoured biographies, a series of American profiles : Thomas Jefferson, Harriet Beecher Stowe... I would gather a pile from the local library, spend an afternoon curled up on the sofa, discovering life.
My mother loved that I loved to read. Besides, it kept me quiet.

One day my mother asked me : How would you like to read a book about a little girl who grows up ?
My eyes sparkled as I answered "yes !" My mother would show me her treasure, the beloved book that she'd read when she was a little girl just like me. A wondrous volume, an initiation ! I was delighted and impatient at the thought.
I kept asking her for the book. She said it hadn't arrived yet. I waited, imagining this wonderful thing.

One day she came into my room with the "book". It turned out to be a thin pamphlet by Kotex on menstruation, with pinkish anatomical drawings of the female reproductive system.

My mother fell off of her pedestal.
She would be of no use to me.
I can only imagine what might have happened if she had given me the book of my dreams.
She clearly knew nothing at all about me.




When she asked me if I had any questions, I said no. I had looked with disgust at the drawings, and didn't even open another book on reproduction that had stick figures.
I stayed in my ignorance, despite the sex education class at school.
I didn't understand how the seed got into the egg. A girl giggled " That's what they do in bed, silly !" Bed ? What's that got to do with it?

I was twelve years old when I got my period.  I bled for two days without telling anyone, ashamed. Finally the blood poured out when I was at my best friend's house. My mother came rushing over.
In the bathroom she handed me a thick Kotex napkin that was worn with a belt. Even more humiliating : how was I to pee ? Just pull it down.
Disgusting blood that smelled like hamburger. Yuck.

Curled up in the dark on my bed. My father peeked into the room "I hear you're a woman now." Embarrassment & betrayal :  why did she tell my Dad ?

In high school, I wasn't allowed to date, and boys were still curious creatures to me. I remained in my innocence, despite the sensuality of the poetry I was writing at the time, or the sleepless nights on a full moon with strange urges making me writhe like a cat.
I met my first true love at the end of high school. We were both virgins - somehow he thought I had experience. Finally, one afternoon we made love in my dorm room at college to Debussy or Ravel - something with a harp !
He was lying in the bed, and I lowered myself slowly onto his cock. The length of it penetrated me. And then, the joyful discovery of movement ! Somehow, I understood penetration, but had never fathomed that it would move in& out.
I couldn't get enough, we couldn't get enough & we spent 5 years exploring in every way.
I had no inhibitions, only my own sensual lust, as I had never talked about sex at home. Or with anyone really.

(written April 4, 2009)

Le jour où ma mère est tombée de son piédestal (VF)


J'ai toujours aimé lire, les livres ont toujours fait partie de ma vie.

Jeune enfant, je les ai dévoré. A sept ans, j'ai tenté des livres plus volumineux, avec des paginations conséquentes : le Magicien d'Oz, relié dans le style vintage, avec des illustrations ... Je l'ai lu, même si je n'avais pas tout compris , mais le désir et la découverte étaient là.
J'ai dévoré les biographies plus tard, une série de profils américaine: Thomas Jefferson, Harriet Beecher Stowe... Je rassemblais un tas de livres à la bibliothèque locale, et je passais un après-midi, calfeutrée sur le canapé, à la découverte de la vie.
Ma mère aimait que j'aimais lire. Comme ça, j'étais tranquille.

Un jour ma mère m'a demandé: Comment aimeras-tu lire un livre sur une petite fille qui grandit ? Mes yeux brillaient quand je lui ai répondu "oui !". Ma mère allait me montrer son trésor, le livre qu'elle avait aimé tant lire quand elle était une petite fille comme moi. Une volume merveilleuse, une initiation ! J'ai été très heureuse et impatiente à l'idée.
Je n'arrêtais pas à lui réclamer le livre. Elle m'a dit qu'il n'était pas encore arrivé. J'ai attendu, en imaginant cette chose merveilleuse.

Un jour, elle est entrée dans ma chambre avec le "livre". Il s'est avéré être un mince pamphlet par Kotex sur la menstruation, avec dessins anatomiques roses du système reproductif féminin.
Ma mère est tombée de son piédestal.
Elle serait d'aucune utilité pour moi.
Je ne peux qu'imaginer comment cela aurait été si elle m'avait offert le livre de mes rêves.
Elle ne savait rien du tout sur moi. 





Quand elle m'a demandé si j'avais une question, j'ai dit non. J'avais regardé avec dégoût ces dessins, et n'a même pas ouvert un autre livre sur la reproduction avec des dessins de trait de bonhommes.
Je suis restée dans mon ignorance, malgré les cours d'éducation sexuelle à l'école. Je ne comprenais pas comment la graine entrait dans l'œuf . Une jeune fille rigolait : "C'est ce qu'ils font au lit, idiote !" Au lit ? Qu'est-ce que cela a à voir avec ça?

J'avais douze ans quand j'ai eu mes règles. J'ai saigné pendant deux jours sans parler à quiconque, honteuse. Enfin, le sang débordait quand j'étais à la maison de ma meilleure amie. Ma mère est arrivée à toute vitesse.
Dans la salle de bain, elle me tendait une serviette Kotex épaisse qui devait se porter avec une ceinture. Encore plus humiliant : comment je vais faire pipi ? Il suffit de le tirer vers le bas.
Dégoûtant ce sang qui sentait l'hamburger. Beurk.
Dans le noir, blottie sur mon lit. Mon père entre à peine dans ma chambre : "J'ai entendu dire que tu es une femme maintenant." Embarras et trahison: pourquoi a-t-elle le dit à mon père ?

Au lycée, je n'étais pas autorisée à sortir, et les garçons me semblaient des toujours curieuses créatures. Je suis restée dans mon innocence, en dépit de la sensualité de la poésie que j'écrivais à l'époque, ou les nuits blanches de la pleine lune avec d'étranges pulsions qui me faisaient tordre comme une chatte.
J'ai rencontré mon premier amour à la fin du lycée. Nous étions vierges toutes les deux — bizarrement, il pensait que j'avais de l'expérience. Finalement, un après-midi dans ma chambre à l'université, nous avons fait l'amour en écoutant Debussy ou Ravel — quelque chose avec une harpe ! Il était allongé sur le lit, et je me suis abaissée lentement sur sa queue. Sa longueur m'a pénétrée. Et puis, la découverte joyeuse du mouvement! J'avais compris qu'il y avait de la pénétration, mais je n'avais jamais envisagé les va-et-viens.
Je ne pouvais pas en avoir assez, nous ne pouvions pas en avoir assez et nous avons passé 5 ans à l'explorer dans tous les sens.
Je n'avais pas d'inhibitions, seulement ma propre convoitise sensuelle, comme je n'avais jamais parlé du sexe à la maison. Ou bien avec personne.

(écrit le 04 avril 2009)

L'autocensure / Self-censorship



Self-censorship is something I often think about while writing my blog. Over a year ago, I especially had this in mind as I wrote a first draft of the following text (The day my mother fell off of her pedestal).
I have at least two other subjects that fall into the same category, and that I intend to write & finally publish in my blog.
Why self-censorship ? Partly because they're sensitive childhood memories, partly because I wonder what a reader might do with this information, especially the handful of readers that I know personally. Partly also out of respect sometimes not to step on someone else's territory, although it now seems unnecessary.
I have three different tracking systems for my blog, which I tend to consult almost compulsively every day. I'm curious to see who passes by my blog, where they come from, how they got there, & if they seem to come back. I've also discovered a few blogs in return this way.
On one tracker, I can see the pages that have been read by each reader & thus see who has really spent time here.
I don't see the personal identity, only the computer info & IP address. I tend to think my readers are mostly masculine, looking for a thrill or photos to turn them on, but I know there are many women stopping by.
So I would like to thank everyone who takes the time to read my sometimes lengthy texts, and especially those who are my source of inspiration, as well as my friends.

(written July 18, 2010)

***

Je pense souvent à l'autocensure quand j'écris mon blog. L'année dernière je l'avais particulièrement en tête quand j'ai écrit le premier jet du texte suivant (Le jour où ma mère est tombée de son piédestal). J'ai au moins deux autres textes dans la même catégorie, et que j'ai l'intention d'écrire et de les publier enfin dans mon blog.
Pourquoi l'auto-censure? En partie parce que ceux sont des souvenirs d'enfance  sensibles, mais aussi parce que je me demande ce que peut faire un lecteur avec cette information, en particulier la poignée de lecteurs que je connais personnellement. En partie aussi parfois par respect de ne pas marcher sur le territoire de quelqu'un d'autre, bien que cela ne me semble plus très important.
J'ai trois systèmes différents de tracking pour mon blog — j'ai tendance à les consulter compulsivement presque tous les jours. Je suis curieuse de voir qui passe par mon blog, d'où ils viennent, comment ils sont arrivés là, et si ils semblent revenir. J'ai aussi découvert quelques blogs en contrepartie de cette façon.
Sur un de mes tracker, je peux voir les pages qui ont été consultées par chaque lecteur et ainsi voir qui a vraiment passé du temps ici.
Je ne vois pas l'identité personnelle, seule l'info informatique & l'adresse IP. J'ai tendance à penser que mes lecteurs sont surtout masculin, amateurs de sensations fortes ou à la recherche des photos pour les stimuler, mais je sais qu'il y a aussi beaucoup de femmes qui passe par ici.
Donc, je tiens à remercier tout le monde qui prend le temps de lire mes parfois longue textes, et en particulier ceux qui sont ma source d'inspiration, ainsi que mes amis.

(écrit le 18 juillet 2010).

Tuesday, August 03, 2010